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Dirigeants, médecins, soignants, administratifs et techniques: nous sommes fiers de porter les valeurs de l’hôpital
L’hôpital-bashing est à la mode… C’est évidemment l’effet d’une recherche de sensationnel et d’audience, pour certains médias, et le reflet des tensions qui marquent le système de santé. Mais c’est un jeu destructeur.
À voir certains reportages télé, à lire certains articles jusque dans un magazine de salles d’attente, on en viendrait presque à se demander : l’hôpital est-il devenu fou ? Ses gouvernants, directeurs, médecins, cadres, sont-ils des monstres ?
Il faut dire que le tableau, tel qu’il est ainsi fabriqué, est sombre :
Maltraitance à tous les étages, griserie du pouvoir, drames individuels…
Or, tout cela est tellement éloigné des valeurs qui nous animent !
Oui, l’hôpital souffre sans doute du poids des missions qu’il porte au service de la population, et des contraintes innombrables qu’on lui impose. Mais les allégations mauvaises et malveillantes le meurtrissent plus encore.
L’ADH a choisi de ne pas réagir publiquement aux torrents de malhonnêteté intellectuelle, considérant qu’ils se noieraient dans leurs propres excès. Mais l’association tient à s’adresser à la profession. Il y a une limite à tout, l’hôpital et les hospitaliers méritent mieux que ces schémas démagogiques et simplistes, malheureusement alimentés par quelques polémistes qui assouvissent leur désir de destruction.
Nous ne nions pas les difficultés qui marquent le système hospitalier, placé évidemment au centre des tensions humaines et sociales. Faut-il pour autant effacer les immenses mérites de l’hôpital et des professionnels qui y exercent ? Oublier les capacités d’adaptation extraordinaires qui leur ont permis de faire face à toutes les crises, en développant un niveau de qualité médicale plaçant notre pays au tout premier rang des grandes nations ?
L’ADH rejette la vision négative et désespérante de l’hôpital public, que certains cherchent à nous imposer. Soyons fiers de nos valeurs, affirmons notre soutien aux hospitaliers, dirigeants, médecins, soignants, administratifs et techniques.
Tous sont, heureusement, au service du public.
L’ADH, Association nationale des Directrices et des Directeurs d’Hôpital, représente la majorité des femmes et des hommes qui ont fait le choix d’exercer ces métiers de dirigeant hospitalier, difficiles mais passionnants, dans le secteur public pour la plupart. Elle est fière de pouvoir parler en leur nom, ce sont des professionnels engagés, qui portent haut les valeurs de solidarité sur lesquelles est construit notre système démocratique et social. Confiante en leurs qualités individuelles et leur éthique professionnelle, elle ne peut que condamner très fermement les outrances, les approximations, les généralisations malveillantes et les diffamations parfois contenues dans plusieurs reportages et articles récents. On ne peut accepter l’image désespérante et injuste que ces publications, pour « faire sensation », donnent de l’hôpital et des hospitaliers.
Vous êtes nombreux à nous avoir dit que les propos tenus dans ces reportages et articles vous avaient meurtris. Il faut dire qu’ils sont parfois extrêmement durs, injustes et dévalorisants pour de nombreux hospitaliers, en particulier ceux qui conduisent la gouvernance. A en croire ces publications, toutes celles et ceux qui prennent des responsabilités à l’hôpital sont animés d’intentions malveillantes… Directeurs, Médecins, Cadres : tous dans le même sac d’infamie ! On ne s’intéresse qu’aux finances, pas à la santé. On ne fait pas de management, on maltraite. On ne discute pas, on impose. Qui peut vraiment croire à un raisonnement aussi simpliste ?
Quiconque ayant déjà travaillé au sein d’une équipe hospitalière sait que ceux qui la composent ont des visions plurielles, chacun de ses membres vit à partir de ses référentiels, de son parcours, de ses capacités et de ses missions. Il est sans doute très facile d’incriminer les dirigeants hospitaliers ou les responsables médicaux, qui acceptent d’assumer des rôles difficiles, et d’user une fois de plus la vieille rengaine des « gentils » contre les « méchants ».
Un grand hôpital rassemble près de 200 métiers. Ces structures comptent parmi les plus complexes, au sein du monde économique et social. On y accueille la maladie et la souffrance, l’espoir et la détresse, la joie et la peine, tous les jours, toutes les nuits, toute l’année, sans sélection. On y assume des risques techniques, médicaux, biologiques, humains, considérables. On y développe la plupart des innovations médicales et soignantes, qui permettent les grandes innovations thérapeutiques ouvertes ensuite à tous les patients. Nous pensons que c’est une chance extraordinaire, et que l’énergie et les moyens consacrés à la santé, à l’enseignement médical et paramédical, à la recherche, font honneur à la France.
Ceux qui animent et dirigent ces hôpitaux, directeurs, médecins, cadres, soignants, sont animés par des valeurs humanistes, car il est impossible d’exercer vraiment ces métiers sans conviction. La plupart ont donc fait le choix de travailler à l’hôpital public. Parmi eux, les directrices et directeurs représentés par l’ADH cultivent une conception moderne et respectueuse du management, fondé sur une coopération étroite entre directeurs, responsables médicaux et soignants, sur le goût du dialogue mais aussi le sens des responsabilités. Cette démarche est la seule qui vaille : on construit sur la confiance, pas sur la division. Cette démarche est aussi la plus exigeante : il est toujours plus facile de cultiver les querelles que de rechercher l’accord.
Nul ne peut nier que l’hôpital, lieu d’accueil de tous les espoirs et de toutes les souffrances humaines, mais également lieu d’exigence constante et de pression médico-économique croissante, constitue un environnement sous tension. Les enjeux y sont forts. C’est une des structures les plus difficiles à piloter et à manager. Les dirigeants hospitaliers le savent. Ils l’assument. Ce ne sont ni des « administratifs obtus », ni des « directeurs omnipotents » ni des partisans d’un camp, qui auraient des « protégés » à placer. Ils font corps avec la communauté qu’ils animent. Depuis des décennies, ils font constamment évoluer leurs compétences et adoptent des techniques fréquemment rénovées de gouvernance partagée, en partenariat avec leurs interlocuteurs internes et externes.
Le président et le bureau national de l’ADH