JADH
JADH 45 – mai/juin 2013
Sommaire
Vie associative
National
- Politique nationale/Communiqués
- Adresse de la communauté hospitalière publique au gouvernement sur la stratégie nationale de santé
- Rapport IGF sur le financement bancaire des hôpitaux : une déresponsabilisation dangereuse
International
Régions
DOSSIER Compte-rendu des XXIes Journées ADH « Dialogue(s) à l’hôpital »
Séquence 1 – Établir le dialogue
- Dialogue et reconnaissance
- Dialogue et confiance
- Directeur d’hôpital, président de CME : un singulier dialogue
Séquence 2 – Interrompre le dialogue
- Anticommunication et infobésité
- L’hôpital, un lieu de discriminations raciales ?
- Pôles et dialogue de performance : quels écueils à éviter ?
- Complexité et dialogue
Séquence 3 – Renouer le dialogue
- Éviter les décisions absurdes
- Vers un dialogue social renouvelé
- Le dialogue créatif
Vie de l’école
- Vade-mecum – Se lancer dans un doctorat en sciences de gestion et en management,Roland Ollivier, Karine Gallopel-Morvan, Étienne Minvielle
Vie hospitalière
- Manager à l’hôpital… et ailleurs, Interview de Monique Cavalier
- Compte-rendu – Moderniser la gestion des ressources médicales à l’hôpital, Florence Patenotte
- Témoignage – Réflexion éthique sur le rôle du directeur d’un hôpital pédiatrique
Editorial
Rafraîchir pour vivifier les dialogues !
Le dialogue peut, à première vue, apparaître comme une notion «piège», dans laquelle la conversation pourrait jouer le rôle de l’éternel vecteur visant à reporter la décision. Cet écueil doit être évité, pour considérer le dialogue comme le facteur d’une décision expliquée, concertée, ou pourquoi pas créative. Le dialogue semble alors être un moyen de prendre une décision dans une démarche constructive et d’humilité. Mais ces atouts ne rassemblent pas, à eux seuls, les bienfaits du dialogue. Cette notion se rapporte souvent à l’ouverture, au dynamisme. Elle est importante aujourd’hui pour nous, dans la façon dont nous concevons nos métiers. L’ADH avait réalisé, en 2010, un sondage auprès de 700 directeurs en poste. Il avait été demandé à ce panel quelles étaient les aptitudes et les valeurs à avoir pour exercer le métier de directeur d’hôpital. La dimension de management d’équipes, suivie de près par la capacité à mener, conduire le changement : telles étaient les aptitudes qui avaient été désignées comme les plus importantes dans le métier de directeur d’hôpital. aptitudes accompagnées, de façon forte, par la valeur du sens du service public. Le mélange de toutes ces dimensions laisse ainsi entrevoir la nécessité de développer son sens du dialogue, par les capacités que la corporation, elle-même, juge primordiales d’acquérir. Les élèves directeurs doivent donc développer leur sens et leur aptitude, au
dialogue, pour devenir de bons professionnels. Développer une capacité d’écoute, une capacité à réagir et échanger de façon juste, face à des dialogues qui peuvent être parfois vifs ou difficiles, peut sembler délicat, surtout quand
l’expérience manque. Les enseignements qui nous sont dispensés, et les stages de direction que nous débutons, doivent, de façon pratique, nous aider à pallier ces difficultés, ou du moins les atténuer, alors que nous sommes, avant tout, de futurs managers publics, à responsabilités et aux interlocuteurs variés. Un directeur d’hôpital semble n’être jamais seul dans son exercice professionnel. C’est une chance, une richesse, qui nous a fait choisir, entre autres, ce métier. Les journées nationales de l’association ont permis de faire réfléchir sur cette compétence indispensable de dialogue, mais surtout de l’enrichir en se confrontant à des personnes en situation de responsabilité, dans des domaines étrangers à l’hôpital. Les témoignages éclairants et décalés, comme ceux de Jean- Michel ribes, directeur de théâtre, ou encore de Louis Bellegarde, directeur de centrale nucléaire, permettent de questionner nos pratiques, nos idées reçues, notre capacité à construire et fédérer par le dialogue. «organiser une fête des voisins, limiter des communications “tiédies” par l’e-mail, ne pas se
pendre au sérieux», telles sont les propositions originales, certes plus ou moins applicables, que l’on peut retenir, avec le sourire, de ces journées de débat. Plus qu’un copié-collé de ces exemples, ces témoignages rappellent surtout la nécessité de recourir à des notions simples comme l’écoute, l’humour, la créativité, pour rafraîchir les dialogues à l’hôpital, les vivifier, les rajeunir et favoriser un climat de confiance et de mobilisation, au service de l’hôpital public et de sa modernisation.
Guillaume Caro
Représentant de la 51e promotion des EDH