JADH 20- mars/avril 2009

Sommaire

Vie associative

National

Compte-rendu : clôture des Journées de Rennes
Service adhérent : annuaire en ligne
Instances : bilan moral et financier 2007-2008
Réformes : prise en charge en psychiatrie

Régions

DOSSIER / Carnets de voyage des EDH en stage au Sénégal, au Maroc et en Tunisie – Destination Dakar

La télémédecine dans un pays d’Afrique de l’Ouest Benjamin Lapostolle
Analyse des sources de financement de l’Hôpital principal de Dakar Fabien Verdier
Maroc : urgence pour les urgences Frédéric Lutz
Tunisie : étude comparée de la formation initiale des médecins en France et en Tunisie Nicolas Parneix

Vie de l’école

Initiative : FOA3D
ADH/EHESP : accord de partenariat

Vie hospitalière

L’interview:Manager à l’hôpital et…ailleurs Daniel Baioni
Art de chambre : bilan des Rencontres nationales de la culture à l’hôpital Florence Patenotte
Initiative : un annuaire des personnalités ultramines

Editorial

Très au sud de Rennes…

Ce qui vaut pour les sociétés vaut également pour les professionnels: les temps de crise, comme ceux de réformes, favorisent les tentations de repli sur soi. Pourquoi regarder ailleurs lorsque les difficultés, les changements se produisent ici et maintenant ? Il faut se féliciter a contrario du fait que, depuis plus de vingt ans, l’ouverture à l’international soit partie intégrante de la formation des directeurs d’hôpital français. Ce que certains pionniers avaient mis en place s’est institutionnalisé au début des années 1990 en permettant aux élèves directeurs d’hôpital, puis aux autres filières, de découvrir au cours de leur formation un nouvel environnement sanitaire et social, et culturel, et ce pendant deux mois de stage à l’étranger. Les logiques et l’encadrement de ces stages ont évolué. Dans la dynamique d’internationalisation de l’EHESP, ils vont connaître prochainement une nouvelle étape vers la professionnalisation renforçant par la même occasion leur crédibilité. On ne peut que s’en réjouir. Ce numéro du JADH a souhaité faire une place aux retours sur expérience de quelques EDH en accueillant plusieurs monographies concernant des pays en développement ou émergents, mais également des regards croisés sur des points saillants du management sanitaire. Que les systèmes de santé soient très ancrés dans une culture et une histoire nationales, voire régionales, pourrait conduire à accueillir avec scepticisme de telles expériences : les modèles sont tellement spécifiques et les niveaux de développement si différents… Plusieurs raisons plaident pourtant pour de tels échanges. Les convergences naturelles qui se mettent en place en sont une. Le fait d’ailleurs que la médecine soit un art autant qu’une science a certainement renforcé cette nécessité pour les autres professionnels de santé d’aller voir ailleurs ; alors pourquoi pas pour les gestionnaires hospitaliers ? Au-delà de la simple découverte d’un autre environnement, cette expérience, notamment dans le monde en développement, est pour chacun une remise en cause de ses propres pratiques. À l’inverse, l’intérêt n’est pas moins grand pour des EDH pour lesquels la carrière hospitalière ne fait que commencer. Alors que les « réflexes » ne sont pas encore pleinement acquis, le stage permet de se confronter aux fondamentaux de la gestion, à la réalité du soin, aux logiques de politique de santé, et finalement à ce qui signifie la santé publique. Sans sombrer dans la caricature, travailler dans un contexte de rareté, qui signifie souvent pénurie, est formateur. Le retour dans un contexte d’opulence, même relative, permet d’adopter, au moins pour quelques temps, un peu de distance et dans tous les cas d’apprécier à sa juste valeur son propre environnement. Au-delà des articles de ce présent numéro, faire une place plus grande aux activités internationales est un engagement du conseil d’administration de l’ADH. Une des actions entreprises récemment est de trouver des pistes pour valoriser l’expertise internationale qui peut être apportée par les collègues. Dans le domaine du développement, les logiques de coopération de substitution, puis celles d’assistance technique sur place sont supplantées depuis quelques années par les logiques d’expertise. La disparition progressive des postes d’assistants techniques de la coopération française dans tous les domaines, y compris pour les directeurs d’hôpital, en est un exemple. Les financements multilatéraux des grands bailleurs de fonds prennent le pas sur les financements bilatéraux, ceux du ministère français des affaires étrangères notamment. Sans fantasmer sur la contemplation des milliards d’euros consacrés à l’aide internationale, il faut reconnaître une croissance de l’expertise comme méthode d’aide au développement ou comme outil d’influence. L’ADH souhaite offrir de nouvelles pistes, des éléments de motivation supplémentaires dans une carrière qui, comme on le voit à l’occasion de chaque numéro (cf. rubrique Manager à l’hôpital… et ailleurs), s’ouvre à d’autres horizons.

Pascal GAREL
Responsable fonctionnel chargé de l’international

JADH